Aux côtés de Philippe Vivien, Vice-Président du Groupe Alixio et Audrey Klieber, Directrice de projets Transformation, les invités de notre webinar : Gabriel Artero, Président de la Fédération de la métallurgie CFE CGC et Fabrice Nicoud, Secrétaire national emploi-formation de la Fédération de la métallurgie CFE CGC.
Ce sont deux invités exceptionnels qui sont venus décrypter les enjeux d’une application réussie de la nouvelle convention collective de la métallurgie, signée par les partenaires sociaux le 7 février dernier. Gabriel Artero, Président de la Fédération de la métallurgie CFE CGC et Fabrice Nicoud, Secrétaire national emploi-formation de la Fédération de la métallurgie CFE CGC, ont partagé leur expérience et leur vision de cette application dans les entreprises.
Un chantier complexe pour toutes les entreprises de la Métallurgie, PME, ETI comme Grands Groupes
« C’était un processus lourd, explique Gabriel Artero. Rassembler et intégrer tout un corpus de normes aussi complexes et différentes, c’est une chose qu’on voit une fois dans une vie. Le référentiel que nous avons obtenu est aujourd’hui remarquable. »
Reste pour les 42 000 entreprises du secteur à appliquer la nouvelle convention collective avant le 1er janvier 2024.
Du côté des PME, les choses semblent bien avancer, selon la CFE CGC. « Elles travaillent avec l’appui des chambres territoriales et tout se passe bien », note Gabriel Artero.
Côté grands groupes, c’est-à-dire 27 entreprises qui emploient 600 000 salariés sur les 1.5 million du secteur, « ce sont des chantiers de stratégie RH qu’il faut mener à bien, poursuit Artero. C’est un new deal social qui doit être réinventé dans ces entreprises. »
Les difficultés semblent surgir du côté des ETI, pas toujours staffée en RH : « Nous proposons à la CFE CGC des accords de méthode, note Fabrice Nicoud. Dans ces entreprises, il y a un fort besoin de dialogue social, ce n’est pas un sujet qui peut se régler sur un coin de table. » Les difficultés sont parfois accentuées parce que plus personne dans ces entreprises, ne possède la mémoire du dialogue social fructueux mené dans les années 70 à l’occasion du déploiement de la première convention collective de branche. Sans compter que certaines de ces entreprises sont déjà en retard alors que le volet protection social doit être déployé dès le 1er janvier 2023.
La nouvelle CCN, l’opportunité de renforcer le dialogue social et de penser GEPP
La nouvelle convention collective doit aussi être une chance pour les entreprises de « penser GEPP » comme le dit Philippe Vivien, Vice-Président du Groupe Alixio. « La nouvelle classification des emplois n’est pas une classification des personnes. Il faudra expliquer aux salariés si les classifications bougent. Au-delà, les entreprises doivent réfléchir à la manière d’architecturer les nouveaux emplois et les anciens. Il faudra bien faire comprendre que la donne a changé. » Cette convention collective peut être vue comme un outil plus contraignant, mais elle va permettre une gestion des carrières plus dynamiques. « Les carrières seront moins rectilignes » explique Fabrice Nicoud, Secrétaire national emploi-formation de la Fédération de la métallurgie CFE-CGC, ce qui pourrait permettre aussi aux entreprises de résoudre à terme une partie de leurs problèmes d’attractivité.
L’application de la nouvelle convention collective sera « un investissement RH qui va structurer la politique des entreprises pendant longtemps », poursuit Gabriel Artero, Président de la Fédération de la métallurgie CFE-CGC. L’embarquement des managers, la prise en compte des organisations syndicales et des CSE est un impératif, alors que dans les entreprises le dialogue social se tend sur fond d’inflation et de renouvellement des CSE à venir. « Il convient de bien expliquer aux collaborateurs ce que veulent dire les changements à venir, car tout doit être bien fait du premier coup, il n’y aura pas de seconde chance », poursuit Philippe Vivien. Autre conseil d’importance, faire chiffrer par les DAF les conséquences de l’application de la nouvelle convention collective.
« Nous avons formé nos délégués centraux, puis nos délégués syndicaux insiste Gabriel Artero. Nous leur avons expliqué qu’ils verront une telle opération une fois dans leur vie de militant et que c’est à nous tous de profiter de cette formidable opération pour un nouveau dialogue social dans les entreprises. »
« Rassembler et intégrer tout un corpus de normes aussi complexes et différentes, c’est une chose qu’on voit une fois dans une vie. Le référentiel que nous avons obtenu est aujourd’hui remarquable. »
Gabriel Artero
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