Emploi des Bénévoles post JO

Notre experte

Catherine Bétourné

Directrice du Pôle Études, Métiers, Compétences et Certifications

Clap de fin pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris ! Mais pour les 45 000 bénévoles qui se sont mobilisés, l’aventure continue d’une autre façon : les JO pourraient en effet constituer un tremplin vers l’emploi durable, notamment dans les secteurs en tension.

Catherine Bétourné, Directrice du Pôle Études, Métiers, Compétences et Certifications chez Paradoxes, nous éclaire sur les solutions mises en place.

Notre experte

Catherine Bétourné

Directrice du Pôle Études, Métiers, Compétences et Certifications

Clap de fin pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris ! Mais pour les 45 000 bénévoles qui se sont mobilisés, l’aventure continue d’une autre façon : les JO pourraient en effet constituer un tremplin vers l’emploi durable, notamment dans les secteurs en tension.

Catherine Bétourné, Directrice du Pôle Études, Métiers, Compétences et Certifications chez Paradoxes, nous éclaire sur les solutions mises en place.

La séquence des Jeux Olympiques et Paralympiques vient tout juste de s’achever… Quel bilan pouvons-nous d’ores et déjà en tirer sur le terrain de l’emploi ?

Catherine Bétourné. À court terme, nous pouvons déjà dire que la mobilisation a été au rendez-vous ! Ce sont en effet 45 000 bénévoles qui ont été mobilisés tout au long de l’événement, pour un total d’environ 181 000 emplois créés à l’occasion des JOP de Paris.

Qui sont ces volontaires ?

Principalement des étudiants, des demandeurs d’emplois et des seniors. Pour certains d’entre eux, éloignés de l’emploi, les JO ont été une façon de se reconnecter avec le monde du travail. L’objectif, maintenant, est de capitaliser sur cette manne afin d’aider celles et ceux qui ont contribué au succès de ce moment exceptionnel qu’ont été les JO, à rejoindre une trajectoire durable d’emploi.

Cela fait partie des engagements RSE des JO. D’autant qu’en face, nous savons qu’un certain nombre de filières ont du mal à recruter… Il doit être possible de faire quelque chose à l’intersection de ces deux préoccupations.

C’est tout le sens du dispositif que vous avez mis sur pied à la demande du Ministère du travail. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Catherine Bétourné. Bien sûr. Nous avons commencé par identifier les sept métiers en tension vers lesquels les bénévoles ont été orientés pendant les Jeux : agent de sécurité, commis de cuisine, serveur, agent de propreté, conducteur transport routier, agent d’accueil et chargé de communication & marketing.

Concrètement, nous avons conçu deux types de livrables. Tout d’abord, neuf grandes monographies territoriales – qui correspondent aux neuf bassins d’emploi qui ont accueilli des épreuves sportives pendant l’été – à destination des acteurs de l’emploi (DEETS, DRIEETS, France Travail, branches professionnelles…). L’idée, c’est de rassembler toute l’information disponible pour ces derniers et de les outiller en un seul et même endroit, pour in fine leur présenter le potentiel que constitue ce vivier de bénévoles pour les secteurs en tension. En tout, cela représente plus de 400 pages de documentation !

Ensuite, nous avons développé 72 synthèses métiers, pensées pour les bénévoles cette fois. Ces derniers trouveront tout ce qu’il y a à savoir pour exercer l’un des sept métiers identifiés sur leur territoire : les opportunités d’emplois, les qualifications nécessaires et les formations disponibles, les acteurs du territoire qui pourront les accompagner dans leur démarche ou encore les mobilités possibles vers d’autres métiers.

Emploi des Bénévoles Post JO - 3 Questions à Catherine Bétourné

Au-delà des JO, par définition exceptionnels, la généralisation de ce genre de démarches est-elle envisageable ?

Catherine Bétourné. C’est précisément ce à quoi s’emploie au quotidien le pôle que je dirige chez Paradoxes. Nous considérons la question de l’employabilité pérenne des personnes éloignées de l’emploi depuis une perspective macro, de long terme, en travaillant main dans la main avec les branches professionnelles et certaines grandes entreprises.

Concrètement ? Nous faisons de la prospective métier. Nous nous intéressons aux mutations du travail à horizon 2030 : quels sont les métiers en voie d’obsolescence ? Les métiers d’avenir ? Comment accompagner les travailleurs des premiers vers les seconds ? Quel est le gap de compétences à considérer, et quelles sont les formations nécessaires ? Nous allons même jusqu’à accompagner la création de certifications nouvelles.

La prospective est un élément-clé dans la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.