Notre experte
Céline Collot
Experte Dialogue social
Le temps du Dialogue social
ou comment le dialogue social peut réguler une société de l’énervement.
À peine plus d’un mois après la chute du gouvernement Barnier, le gouvernement Bayrou aura donc réussi à éviter la censure… Pour cette fois. Car disons-le franchement : la période d’instabilité politique qui s’est ouverte depuis la dissolution ne se referme pas pour autant. Jusqu’à l’été prochain et à un hypothétique nouvel appel aux urnes, tout gouvernement en exercice aura une épée de Damoclès suspendue au-dessus de sa tête. L’instabilité est partie pour durer.
Pire, nous vivons un temps où l’instabilité politique s’ajoute à des causes d’inquiétudes, économiques, sociales et environnementales déjà ancrées dans les esprits. L’exacerbation des incertitudes est donc le sentiment dominant de la période, rassemblant dans une commune méfiance des dirigeants d’entreprises et salariés. On le sait : à la longue, un climat d’incertitude généralisé n’est jamais bon pour l’activité économique. Alors que faire ? Quelle attitude adopter ?
Notre experte
Céline Collot
Experte Dialogue social
Le temps du Dialogue social
ou comment le dialogue social peut réguler une société de l’énervement.
À peine plus d’un mois après la chute du gouvernement Barnier, le gouvernement Bayrou aura donc réussi à éviter la censure… Pour cette fois. Car disons-le franchement : la période d’instabilité politique qui s’est ouverte depuis la dissolution ne se referme pas pour autant. Jusqu’à l’été prochain et à un hypothétique nouvel appel aux urnes, tout gouvernement en exercice aura une épée de Damoclès suspendue au-dessus de sa tête. L’instabilité est partie pour durer.
Pire, nous vivons un temps où l’instabilité politique s’ajoute à des causes d’inquiétudes, économiques, sociales et environnementales déjà ancrées dans les esprits. L’exacerbation des incertitudes est donc le sentiment dominant de la période, rassemblant dans une commune méfiance des dirigeants d’entreprises et salariés. On le sait : à la longue, un climat d’incertitude généralisé n’est jamais bon pour l’activité économique. Alors que faire ? Quelle attitude adopter ?
Le dialogue social, un levier sous-estimé en entreprise
Les philosophes stoïciens avaient l’habitude d’opérer une distinction claire et nette entre ce sur quoi il était possible d’avoir prise et ce qui ne dépendait absolument pas de nous. Cette philosophie de l’action pourrait bien être utile aux dirigeants d’aujourd’hui. Ce qui dépend d’eux est la capacité à créer les conditions de définition d’un cap clair, d’autant plus légitime qu’il est partagé. Si salariés et dirigeants ont en commun de ne pas savoir de quoi demain sera fait, il leur appartient nécessairement de forger ensemble leur destin.
Dans ce contexte de polarisation de la société et conflictualité du débat public, nous voulons donc ici rappeler les vertus d’un levier aux vertus trop sous estimées qui permet de renouer avec l’action : le dialogue social.
En effet, le dialogue social permet de poser les conditions des changements au sein des organisations et d’apaiser les tensions.
Le dialogue social n’est pas la négation des rapports de forces et des divergences. Il est la condition de leur dépassement. Preuve en est que lors de la dernière poussée inflationniste, ce sont les entreprises qui ont maintenu le dialogue en continu, qui ont traversé l’épisode sans trop de turbulences.
Construire un nouveau contrat social en entreprise
L’entreprise est au cœur de la définition d’un nouveau contrat social permettant de concilier :
- les intérêts des directions (rentabilité, équilibre des coûts, innovation, capacité de production, etc)
- avec ceux des salariés (pouvoir d’achat, conditions de travail, équilibre vie professionnelle vie personnelle, sens du travail, égalité salariale)
Ce contrat social doit se négocier et les équilibres seront possibles grâce au dialogue social.
Et la vitalité du dialogue social repose évidemment sur la volonté de la direction mais aussi sur l’engagement des représentants des salariés.
Les représentants sont
- soit élus par leurs collègues pour siéger au sein d’un Comité social et économique et pouvoir assurer leur expression collective sur les différents projets de la direction et sur la situation économique et financière de l’entreprise,
- soit désignés par les organisations syndicales pour négocier les accords et aboutir à ce compromis nécessaire pour un bon contrat social.
Former pour renforcer le dialogue social en entreprise
La culture du compromis est encore en gestation et les représentants de la direction et des salariés doivent encore y travailler.
Pour nous, l’ensemble des acteurs du dialogue social ont une co-responsabilité sur le chemin du compromis et il leur faut dépasser leurs schémas et lever leurs blocages.
Comment les aider ? En les formant conjointement aux principes et à la pratique du dialogue social.
Les effets du dialogue social sont tangibles : des salariés, mieux écoutés et reconnus, ont une motivation et un engagement qui se traduisent par une productivité accrue et un travail de meilleure qualité. Pour l’entreprise, ces gains humains sont directement corrélés à des performances économiques renforcées.
Au moment d’aborder les transformations parfois délicates permettant d’affronter les défis en cours, il est essentiel de forger un chemin de coresponsabilité. La qualité du dialogue social en est la clef.
Les acteurs du dialogue social ont une co-responsabilité sur le chemin du compromis, il leur faut dépasser leurs schémas et lever leurs blocages.
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