C’est une invitée exceptionnelle qui a témoigné lors du Club Change + du 9 juin dernier : Véronique Matignon Ménard, DRH de VINCI Energies. Elle est venue raconter de manière très concrète et pédagogique la manière dont VINCI Energies – groupe mondial centré sur la transition énergétique et la transformation numérique – intègre les équipes après des acquisitions.
Les acquisitions, de la stratégie à l’aventure humaine
Les acquisitions sont un volet important de la stratégie de croissance de VINCI Energies : pas moins de 350 en 20 ans. « C’est pour nous le moyen d’améliorer notre croissance en pénétrant sur de nouveaux marchés, d’acquérir de nouvelles technologies ou de nous installer sur de nouvelles zones géographiques », détaille Véronique Matignon Ménard. L’enjeu sera de bien intégrer les équipes, y compris sur le plan culturel, pour que l’acquisition soit une réussite.
Véronique Matignon Ménard explique qu’il existe bien entendu des critères qualitatifs et quantitatifs pour savoir si une opération est un succès à trois ans : la performance économique, l’organisation issue de la fusion, la mise en œuvre du cursus de formation aux outils et pratiques des VINCI Energies, l’adhésion à la culture de la sécurité du groupe, etc.
Mais au-delà de ces critères formels et classiques, la DRH explique que réussir une acquisition est avant tout une aventure humaine. « Quand les salariés de l’entité absorbée deviennent des ambassadeurs de VINCI Energies, nous savons que nous avons gagné. » dit-elle.
Management et proximité « terrain », facteurs clés de succès
Le management joue un rôle essentiel dans à tous les stades de l’intégration. « Si dans un dossier nous voyons que nous n’avons pas de back up managérial sur place pour accompagner le dirigeant que nous avons nommé, ça peut nous décider à ne pas faire l’acquisition. » Parce que VINCI Energies est un groupe très décentralisé, où la subsidiarité est un principe fort de fonctionnement, le choix du bon manager est essentiel.
Le succès réel se joue sur le terrain. Il faut aller au plus près des collaborateurs et des managers en se rendant sur les chantiers, en visitant les sites, en passant du temps sur place avec les équipes dans « une grand proximité ». « On peut déceler des signaux faibles en discutant avec les gens, au milieu des baraques de chantier », poursuit Véronique Matignon Ménard. Une façon de valoriser la subsidiarité et de valoriser les équipes qui rejoignent le groupe VINCI Energies. Et aussi de s’assurer de la réussite des opérations, qui restent avant tout des opérations humaines.
On peut déceler des signaux faibles en discutant avec les gens, au milieu des baraques de chantier.
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