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22/12/2021

NAO 2022 : Quand l’inflation s’invite à la table des négociations salariales

Notre expert

Philippe Vivien

Philippe Vivien

Vice-Président Alixio Group

Communiqué de presse : Retour sur les enseignements de l’étude NAO 2022


Dans un contexte de sortie progressive de la crise liée à la Covid-19, le marché du travail français est en situation de pénurie de talents et de tension salariale.​ 72% des entreprises sont confrontées à cette situation (Source : Enquête NAO 2022 menée en novembre 2021 par Alixio auprès de grandes entreprises) et le constat est d’autant plus frappant dans certains secteurs d’activité comme la métallurgie, le transport ou encore l’hôtellerie-restauration.

Entre difficultés à recruter des profils clé et fortes craintes d’un retour de l’inflation, la plupart des entreprises s’attendent à des négociations tendues, sur fond d’une double incertitude à la fois économique mais aussi sociale.

Notre expert

Philippe Vivien

Philippe Vivien

Vice-Président Alixio Group

Communiqué de presse : Retour sur les enseignements de l’étude NAO 2022


Dans un contexte de sortie progressive de la crise liée à la Covid-19, le marché du travail français est en situation de pénurie de talents et de tension salariale.​ 72% des entreprises sont confrontées à cette situation (Source : Enquête NAO 2022 menée en novembre 2021 par Alixio auprès de grandes entreprises) et le constat est d’autant plus frappant dans certains secteurs d’activité comme la métallurgie, le transport ou encore l’hôtellerie-restauration.

Entre difficultés à recruter des profils clé et fortes craintes d’un retour de l’inflation, la plupart des entreprises s’attendent à des négociations tendues, sur fond d’une double incertitude à la fois économique mais aussi sociale.

Premier enseignement sur le budget médian d’augmentation

Pour faire face à ces difficultés, les entreprises prévoient des budgets d’augmentation au plus haut depuis le milieu des années 80 et le début de la désindexation des salaires sur les prix.

Avec un budget médian d’augmentation de 2,5% (Source : Enquête NAO 2022 Alixio – novembre 2021) en ligne avec les taux d’inflation glissants publiés en novembre 2021 par l’INSEE à 2,8%, les entreprises répondent aux préoccupations de pouvoir d’achat des collaborateurs.

Deuxième enseignement sur les augmentations individuelles et générales

Certaines entreprises renoncent au principe d’exclusion des Augmentations Générales pour les cadres, et envisagent un mix Augmentations Individuelles (AI) / Augmentations Générales (AG) auquel les entreprises n’étaient plus habituées, tant pour les cadres que pour les non-cadres. Combinée au renouvellement attendu des CSE d’ici à 2023, on peut se demander si cette nouvelle donne salariale va précipiter l’entrée dans un nouveau monde des rémunérations et d’une nouvelle ère des relations sociales.

Troisième enseignement sur l’index égalité salariale femmes-hommes :

Si les objectifs de réduction des écarts salariaux entre les femmes et les hommes restent à l’ordre du jour des priorités des grandes entreprises, les budgets marquent le pas. Comme l’a précisé Rodolphe Delacroix, Directeur de la practice Rémunérations/Actionnariat salariés d’Alixio, « l’effort de rattrapage à l’œuvre depuis la publication des index d’égalité salariale femmes-hommes depuis 3 ans ne doit pas marquer le pas et être une victime collatérale des conséquences économiques et sociales de la crise du Covid ».

Quatrième enseignement sur les compléments de rémunération

L’enquête fait ressortir clairement que les compléments de rémunération apportés au travers de l’épargne salariale (intéressement et participation) ne sont pas perçus comme des éléments de rémunération à part entière par les salariés, alors même que les versements attendus en 2022 au titre de 2021 seront largement supérieurs à ceux versés cette année pour la majorité d’entre elles : « un besoin de pédagogie doit encore être mené dans les entreprises pour valoriser ces contributions significatives liées à la performance collective des salariés », insiste Rodolphe Delacroix.

Dernier enseignement sur les mesures d’urgence du gouvernement

Dernier point, les DRH interrogés semblent très sceptiques sur les effets et la perception positive des salariés des mesures d’urgence décidées par le gouvernement pour maintenir le pouvoir d’achat (« Prime inflation ») et paraissent peu enclines à pérenniser durablement la Prime Macron pour les bas salaires l’an prochain.

 

Comme le souligne Philippe Vivien, Vice-président d’Alixio : « Notre enquête montre que la combinaison des pénuries de talents dans certains secteurs et de la reprise de l’inflation, sans qu’on sache pour combien de temps, signifie des budgets d’augmentation jamais vus dans les entreprises depuis des décennies. C’est un risque de compétitivité mais aussi de performance pour les entreprises si elles reviennent sur des pratiques de différenciation et accordent aux cadres et ingénieurs des augmentations générales auxquelles ils n’avaient plus droit depuis longtemps ».

« La combinaison des pénuries de talents dans certains secteurs et de la reprise de l’inflation signifie des budgets d’augmentation jamais vus dans les entreprises depuis des décennies. »

Philippe Vivien

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